Interview d’Allan CHENEVAL, 25 ans, ancien élève de la filière forêt à l’ISETA.
Allan CHENEVAL, quel a été ton parcours scolaire à l’ISETA ? Et après ?
Dès la fin du collège, je voulais déjà m’orienter vers une filière forestière. Mon but était de travailler en forêt dans la gestion forestière type CRPF ou ONF. J’avais, du reste, rencontré à l’époque le directeur de Poisy qui m’avait conseillé, vu mes bulletins, de poursuivre un cursus général dans ma région pour venir ensuite après le bac. J’aurais donc pu, déjà à l’époque, faire mon bac S à Poisy. Mes parents ont voulu me garder encore 3 ans… Du coup, je ne suis rentré à Poisy qu’après avoir obtenu le bac Scientifique.
J’ai ensuite effectué un BTSA Gestion Forestière en 2 ans, à Poisy. Durant cette formation, j’ai effectué mon stage à l’AGEFOR39, regroupement entre la Chambre d’agriculture du Jura et le CRPF. Mon stage consistait à travailler sur un projet de regroupement de propriétaires forestiers (Association syndicale autorisée) dans l’objectif d’étudier et de mettre en place un réseau de desserte forestière sur 4 massifs. Mon maître de stage était Thomas LEPLAIDEUR, « un grand monsieur » avec qui j’ai énormément appris.
Après l’obtention de ce BTS, j’ai rempilé une année en BTS TC avec Licence d’aménagement du territoire. J’ai effectué cette fois mon stage à la COFORET Ain / Jura, plus sur le côté exploitation, sur l’étude d’un lot de bois vendu bord de route.
Quel est ton parcours professionnel depuis la fin de tes études ?
A la fin de mes études, alors que je travaillais dans une usine de charcuterie industrielle pour me faire de l’argent, Bernard Cugnet, co-responsable du BTSA TC, m’a contacté pour m’avertir d’une offre d’emploi pour un poste de commercial chez LALLIARD INDUSTRIES, entreprise située à Saint Pierre en Faucigny (74).
Après 2 rendez-vous avec le patron, M. LALLIARD Philippe, j’ai été embauché en tant qu’assistant achat. J’y suis depuis maintenant plus de 4 ans et l’aventure, je l’espère, n’est pas prête de s’arrêter.
En quoi ta formation à l’ISETA t’a-t-elle permis de réussir dans ton parcours professionnel ? Quels sont les plus apportés par l’ISETA ?
Déjà, c’est l’ISETA qui m’a permis de trouver ce travail. Merci encore à Bernard Cugnet et Béatrice Molero qui m’ont fortement poussé à contacter l’employeur qui est le mien aujourd’hui. Sans eux, je n’en serais pas là.
Ensuite, je dirais que mes études à l’ISETA m’ont permises de réussir et de m’épanouir dans la voie qui me plaît. L’école a très bonne réputation, notamment dans le milieu du bois. La formation « Forestière » est très complète et permet à tous ceux qui la suivent de pouvoir postuler dans toute la filière Bois, aussi bien en Amont (gestion forestière, exploitation) qu’en Aval (1ère et 2ème transformation du Bois). C’est une véritable pépinière pour les entreprises du Bois qui n’hésitent pas à aller piocher dans les classes leurs futurs employés. C’est le cas avec Lalliard qui passe régulièrement en priorité par Poisy pour ses recherches de personnel.
L’ISETA bénéficie également, par ses professeurs qui sont pour la plupart des anciens du Bois, d’un carnet de contacts énorme pour les élèves, leur permettant de trouver des stages intéressants, et de trouver par la suite des emplois dans la Filière. Comme le monde du Bois est un petit milieu, cela aide beaucoup. La formation en elle-même, que ce soit GF ou TC, apporte une vision générale de la filière et de solides connaissances dans le bois très recherchées par les entreprises du milieu.
Enfin, tout au long de ma scolarité à Poisy, j’ai rencontré des gens formidables et passionnants, que ce soit en formation, en stage ou en sortie, qui me permettent d’avoir énormément de connaissances générales, des contacts, et de garder de très bons souvenirs.
Quel est le quotidien de ton métier aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je suis responsable des achats pour la raboterie du groupe LALLIARD. J’achète environ 50 000 m3 de sciages résineux par année, en sapin/Epicéa, Mélèze, Pin, Red cedar et Douglas. Tous ces bois sont destinés à être rabotés pour produire des lames de terrasse, lambris ou autres bardages. Tout pour l’habillage intérieur et extérieur des maisons.
Mon travail consiste à gérer des stocks en fonction des commandes clients à réaliser, définir trimestriellement des besoins d’achat et gérer les négociations avec les fournisseurs. Je dois suivre les consommations mensuelles de la raboterie pour ajuster au besoin les achats pour éviter et la rupture, et le sur-stock.
Je dois également contrôler la qualité des bois que je reçois, à réception des camions et en raboterie lors des productions. Je dois aussi gérer les éventuelles non qualités reçues par des réclamations aux fournisseurs. Je suis amené à me déplacer à l’étranger pour aller visiter nos fournisseurs et pour en chercher des nouveaux.
En 4 ans, j’ai déjà été en Finlande, en Estonie, en Lituanie, en Lettonie, en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Italie, et prochainement, je dois aller en Russie pour le mélèze. A côté de cela je dois également acheter à la demande des produits non stockés comme par exemple les bois collés (Contrecollé / Lamellé collés / Aboutés), les bois déjà rabotés, et tous les autres produits divers (vieux bois, rondins traités, liteaux traités jaunes, etc.). Je fais toutes les entrées en stock de ces produits.
Enfin, j’effectue un travail de suivi des certifications PEFC / FSC de nos fournisseurs en conformité avec les nouvelles exigences PEFC / FSC.
Bref, c’est un travail varié et passionnant.
Ce quotidien fait-il appel à des savoirs acquis en formation ?
Oui. Tous les jours, je fais appel à ces acquis:
- connaissance des essences de bois
- connaissance des produits bois
- connaissance des entreprises du bois
- commerce international
- cours de négociation
- etc.
Le carnet de contact est aussi essentiel.
Y’a-t-il d’autres expériences marquantes que tu conseillerais à des jeunes étudiants aujourd’hui ou des conseils à leur donner ?
Les encourager à rentrer dans cette école et à profiter de chaque moment, que ce soit des cours, des sorties ou autres voyages d’étude. Enregistrez tout, échangez avec les intervenants lors des cours et des sorties, car c’est autant de contacts qui vous serviront et que vous pourrez utiliser par la suite.
Merci encore à cette grande famille qu’est Poisy !
Allan CHENEVAL
