Lorsque l’on vient étudier à Poisy, c’est aussi pour profiter du cadre montagnard qui nous entoure et aussi pour traiter des problématiques liés aux forêts de montagne. Avoir la chance autour de nous d’avoir ce cadre merveilleux des Alpes et de pouvoir étudier les problématiques nombreuses et propres aux forêts d’altitude, ce n’est pas donné à tout le monde. Alors autant en profiter. Et pour cela, quoi de mieux qu’une sortie à Chamonix et qu’un parcours le long du versant nord pour traverser ce versant forestier qui mène de la vallée aux plus hautes-cimes du Mont Blanc et pour nous, jusqu’à la célèbre mer de glace.
Une bonne montée donc mais surtout, une occasion unique de parler de ces forêts de montagne qui demandent une attention si particulière. Car les problématiques à aborder sont nombreuses et toujours plus parlantes lorsque le concret et la réalité locale sert d’exemple. Dynamique des forêts de montagne et de la végétation à partir des couloirs d’avalanche ou des boulaies qui se sont réinstallées, rôle paysage et social de la forêt en parcourant des sentiers très fréquentés qu’il faut sécuriser, gestion des risques naturels le long de pentes soumises aux risques d’avalanche ou aux chutes de bloc ou le long de la voie de train du Montenvers, exploitation de ces forêts de montagne avec la problématique de la desserte ou du débardage par câble, gestion des peuplements et surtout de leur stabilité, géologie du massif alpin face aux granites des aiguilles de Chamonix et face à une topographie liée aux glaciations, évolution du climat face à la mer de glace et à l’évolution de son niveau, découverte des essences de l’étage subalpin avec le mélèze et le pin cembro… les problématiques évoquées furent nombreuses et parlantes.
Et au-delà, et parce que nous avons la chance en BTSA GF d’avoir une compagnie de bus, Grillet à Rumilly, qui s’adapte à nous, de pouvoir décider d’une sortie tardivement, ce fut une magnifique journée où tout fut réuni. La neige avait suffisamment fondue pour que l’on puisse monter et descendre sans risques, le beau temps était au rendez-vous, le monde absent car le train non encore ouvert avec le covid et la montagne n’était que pour nous, avait en toile de fond ces hauts-sommets alpins parlants aux spécialistes de l’alpinisme, face ouest des Drus, face nord des Grandes Jorasses, envers des aiguilles…
De quoi en avoir pleins les yeux et pleins la tête, avec cette joie aussi d’emmener dans cette visite des étudiants de première et de deuxième année. Encore une fois, cette journée vient prouver que travail et plaisir sont conciliables et peut-être est-ce pour cela que les étudiants s’en souviendront, marqués à coup sûr par ce changement climatique si flagrant lorsque l’on perçoit le niveau de ce glacier qu’est la mer de glace qui baisse à une vitesse vertigineuse et qui nous fait prendre conscience de l’impact de l’homme sur la planète, avec des effets qui touchent aussi aujourd’hui les forêts.