La politique de reboisement des forêts en France se base sur une réglementation très stricte et sur des matériels forestiers de production. Il s’agit en fait de garantir la génétique des graines qui sont fournies aux pépiniéristes pour faire pousser les futurs arbres des forêts françaises. Et avec le changement climatique, les nombreux peuplements dépérissant et le plan de relance, les pépiniéristes vont avoir du travail, et les forestiers le devoir de leurs fournir des graines sélectionnées et de qualité.
Sur beaucoup d’essences, ce travail passe par des peuplements classés, c’est-à-dire des peuplements distingués pour chaque essence et dans chaque région et qui montrent des qualités génétiques un peu exceptionnelles, hauteur, rectitude, qualité des bois…
Pour répondre aux nouvelles demandes de reconstitution des forêts, il faut donc aujourd’hui classer de nouveaux peuplements, afin que les graines soient récoltées au sein de ces peuplements. C’est le travail de la Draaf et dans le Beaujolais, les étudiants s’y sont associés.
En effet, face au changement climatique, il semble que le chêne sessile soit amené à être plus présent dans les forêts françaises, en remplacement aussi du chêne pédonculé qui dépérit déjà dans pas mal de secteurs. Aussi, faut-il identifier et répertorier des peuplements de cette essence pour savoir s’ils méritent d’être classés en porte-graines ou non.
A Arnas et à Villié-Morgon, dans deux jolies propriétés forestières privées du Beaujolais de plus de 20ha, c’est le travail qu’on eut à faire les étudiants en inventoriant l’ensemble des chênes sessiles des deux propriétés. Il s’agissait notamment de savoir dans ces forêts feuillues mélangées si la proportion de chêne sessile était suffisante, de distinguer cette essence du chêne pédonculé et de voir si les peuplements méritaient un futur classement.
Résultat : un peuplement sur deux a le potentiel car la décision finale appartiendra à des scientifiques de l’Inrae.
Mais au-delà, ce fut deux belles journées, permettant aux étudiants de découvrir deux belles forêts feuillues et permettant aussi de discuter adaptation des essences à la station et fertilité, sylviculture régulière et irrégulière, alternative aux chênes et gestion d’autres essences comme le châtaignier ou le robinier faux acacia…
Merci à Frédéric Gillet, technicien à la Draaf Et au Serfob de nous avoir sollicité pour ce joli projet qui s’inscrit dans l’avenir et merci aux deux propriétaires pour l’accès à leur belle forêt.