Il n’y a qu’à parcourir la France pour le comprendre : il n’y a pas une forêt mais des milliers de forêts. La réalité de la forêt française est multiple : c’est-ce ce qui fait sa richesse et tout son attrait. Cette diversité préserve aussi la biodiversité et lui qui permettra de mieux s’adapter au changement climatique.
Mais pour comprendre cela, il faut parcourir le plus de forêts possibles. Il faut arpenter des peuplements différents, comprendre les limites d’une futaie régulière non éclaircie et les problèmes de stabilité. Il faut marcher sous les frondaisons des arbres pour percevoir l’intérêt d’un peuplement mélangé sur le fonctionnement du sol. Ou encore la résilience d’un peuplement irrégulier face au changement climatique.
Pour comprendre, il faut également diversifier les méthodes pédagogiques et les situations d’apprentissage.
Alors pendant deux ans, les étudiants de BTSA Gestion Forestière vont être confrontés à un maximum de situations possibles et de nombreux exemples de gestion (des bons mais aussi des mauvais).
Du taillis à la futaie, de peuplements réguliers feuillus à des peuplements mélangés, rien ne remplace la vision du terrain et le fait de parcourir la sylve pour en saisir les subtilités et le fonctionnement.
Autour d’Annecy, les étudiants vont aller partout, en plaine comme en montagne, dans l’avant pays savoyard ou Chamonix. A chaque fois, leur réflexion devra comporter :
- une description de la parcelle,
- une analyse stationnelle
- une analyse du peuplement et de son état initial.
Puis, ils définiront le type de peuplement objectif par rapport à la fonction de la parcelle.
D’un point de vue sylvicole, ils chercheront ensuite, à savoir s’il convient de mettre en place une gestion ou de laisser évoluer naturellement la forêt. Enfin, cette gestion sera définie, au travers de règles d’un possible martelage, de réalisation de travaux ou de l’éventuelle mise en place d’une exploitation forestière.
Les étudiants de BTSA GF temps plein de l’ISETA travaillent à l’apprentissage de toute cette démarche. Et si pour l’instant, ils n’en sont qu’aux premières étapes et au diagnostic forestier, chaque fois, l’ensemble de la réflexion sylvicole est abordée.
Humilité, respect de l’écosystème dans son ensemble, nécessité de la diversité, et apprentissage continu, voilà autant de choses que l’on ne devrait jamais oublier lorsqu’on prétend devenir forestier.
Sylvestre Vernier, Co-responsable du BTSA Gestion Forestière Temps plein