Dans nos territoires de montagne et sur les versants, la forêt occupe des surfaces importantes, jouant de multiples rôles, de la production de bois à la protection contre les risques naturels et évoluant conjointement à l’évolution des milieux de montagne, notamment face au changement climatique. De là à imaginer une sortie sur ces deux thèmes, permettant à la fois de parler de forêt et de risques naturels, permettant d’évoquer l’histoire du relief et l’évolution des peuplements, permettant en fait de réunir la gestion forestière et tout ce qui s’y rapporte à la géomorphologie et aux disciplines associées.
Dans le cadre de la licence Monts et Forêts et afin d’appréhender tout cela sur le terrain, rien de tel alors qu’une sortie dans un endroit emblématique, Chamonix, et moi pour la partie forestière et Laurent Astrade de l’Université Savoie Mont Blanc, chercheur et géomorphologue.
La traversée du versant nord et la montée vers la gare d’arrivée du train du Montenvers et vers la limite haute de l’étage subalpin fut ainsi l’endroit parfait pour parler de ces problématiques de la forêt de montagne, de la gestion des peuplements, pour observer des coupes à câble récentes, pour évoquer le rôle de la forêt face aux risques naturels ou leur dynamique naturel, pour s’interroger sur leur évolution avec une remontée en altitude des arbres plus lentes que l’évolution climatique…
Et d’un autre côté, face à la Mer de Glace, aux traces plus anciennes de celles-ci qui descendaient jusque dans la vallée ou face au massif des aiguilles rouges, ce fut l’occasion d’évoquer les formes du relief, l’évolution climatique et des glaciers, la situation de la haute-montagne où les éboulements et écroulements se multiplient de par la diminution notamment du permafrost…
Face à la réalité d’une Mer de Glace devenant un glacier noir ou en traversant les peuplements forestiers, cette journée fut l’occasion de voir en image de nombreuses notions et d’illustrer autant de problématiques auxquels le forestier, en montagne, devra faire face demain et connaître pour être un bon technicien.
Relier les disciplines, sortir de la forêt pour les intégrer dans des dynamiques de versant ou de territoire, voilà tout l’objet de la licence Monts et Forêts et cette sortie face aux Drus l’a parfaitement illustré, dans ce cadre d’étude magnifique et si proche qui est celui de l’USMB ou de l’ISETA-ECA.
Sylvestre Vernier – Co-responsable de la Licence Monts et Forêts