Les étudiants en BTSA Gestion Forestière première année racontent…
Après les deuxièmes années qui nous en avaient fait un compte rendu, cette fois, c’était notre tour… Notre tour d’apprendre à nous déplacer en montagne en toutes conditions et d’appréhender le ski de randonnée. Hétérogénéité de la classe et de nos origines géographiques, c’était simple et habituel pour certains, une vraie nouveauté pour d’autres.
Aussi, pour cette première journée, nous avons débuté par des explications quant au matériel, à son utilisation, son rangement et son entretien. Les consignes relatives à la sécurité ont ensuite été données, le bulletin montagne vérifié, et il y a eu évidemment un rappel sur la neige et les avalanches, principaux risques de cette activité.
Pour cette première, nous avions la station du Margériaz comme théâtre de l’activité. Mais comme toute première, il y a quelques couacs et ce jour-là, il aura d’abord et avant de monter fallu gérer quelques oublis de peaux à l’école.
Nous ferons avec et une location par-ci et un dévouement de notre enseignant pour monter avec une seule peau fera l’affaire nous permettra de nous élancer quand même.
Pas facile de gérer un hiver sans neige et même si nous avions moins de 500 m de dénivelée à faire, pas simple de naviguer à travers la forêt et entre les pierres, les arbres et les plaques de terres afin de ne pas endommager le matériel.
Au bout d’une heure trente, nous atteignions le point culminant, à 1850m. Il était temps de manger et de pique-niquer au bord des falaises du Mont Margeriaz, sous la surveillance des chamois et des nombreux choucas.
L’après-midi, nous avons été initiés aux risques d’avalanches ainsi qu’à la nivologie. La montagne enneigée donne souvent envie mais elle peut se révéler dangereuse alors il est obligatoire de bien se former, de se renseigner avant sur la météo et les conditions de neige et d’emporter le matériel au cas où, une pelle, une sonde ainsi qu’un DVA (Détecteur de Victime en Avalanche). De même, avant chaque sortie, il y a des paramètres à prendre en compte, au nombre de 6 :
- Le BERA (Bulletin d’Estimation du Risque d’Avalanche) qui estime le risque sur une échelle de 1 (risque faible) à 5 (risque très fort) avec des couleurs allant du vert au rouge.
- Le degré de pente, car au-delà de 30° une avalanche a plus de risques de se déclencher.
- L’historique des avalanches, récentes dans le secteur ou le massif, à observer en arrivant sur les lieux ou au préalable sur Data-Avalanche.
- L’état du manteau neigeux et notamment les surcharges récentes (chute de neige, pluie, redoux…) qui peuvent le fragiliser.
- La météo qui peut limiter la lisibilité ou fragiliser le manteau neigeux (augmentation de la température…)
- Les différentes couches de neige, en recherchant notamment la présente d’une couche fragile qui peut constituer un plan de glissement potentiel.
Il était temps de redescendre et pour certains, d’entamer la première descente et toujours périlleuse descente à ski de leur vie.
Entraide, conseils, petits exercices furent au programme pour que chacun descende en sécurité et pour que cette journée inscrive encore les valeurs plaisirs, techniques, solidarité dans le BTSA Gestion Forestière
Forcément, entre les cailloux et la terre sur la piste faiblement enneigée, et pour les débutants, la descente fut longue mais nous nous souviendrons longtemps du plaisir de finir la journée sous la lune.
Fin d’une belle journée chaude et ensoleillée, il était temps de rentrer et de laisser les rires et les chutes derrière nous dans la montagne.