Une belle sortie en chênaie de plaine à Seillon

 

Une des chances de la formation forestière à l’ISETA, c’est d’avoir, à moins de deux heures de route, tous les types de forêt. D’un côté, les Alpes et ses forêts de montagne, plutôt résineuses ou composées de hêtre, de l’autre, l’avant pays savoyard et ses petites forêts privées souvent composées d’essences diverses et de chêne de qualité très moyenne. Et un peu plus loin, d’autres types encore, comme les forêts alluviales de la Plaine de l’Ain, les futaies jardinées du Jura ou comme la forêt domaniale de Seillon, une forêt de 600 ha aux portes de Bourg-en-Bresse et une chênaie unique dans le secteur mais à l’image de toutes les grandes chênaies que l’on trouve en France.

Alors, si en deuxième année, les étudiants vont y marteler, en première année, nous nous rendons aussi en son sein et dans cette belle forêt pour acquérir les bases de la sylviculture et voir, de façon concrète et par l’exemple, une gestion forestière en futaie régulière. Car sur une grande partie, la forêt de Seillon est encore gérée comme telle, avec des parcelles composées d’arbres du même âge.

Ainsi, en une journée, il est possible de parcourir le temps et l’histoire d’un arbre en commençant par des parcelles au stade de la régénération et en voyant de jeunes semis de chêne, avant de se perdre dans un fourré, de percevoir les derniers travaux sylvicoles dans un gaulis, de comprendre la logique de la réduction de la densité au cours des premières éclaircies dans un perchis, de parcourir des parcelles de jeunes futaies puis de futaies adultes et enfin, de revenir face à des chênes centenaires au stade de la futaie mûre avec des arbres de plus de 65 cm de diamètre.

Un voyage dans le temps donc, avec même une halte dans une parcelle en non gestion dont le but est la préservation de la biodiversité et où sont visibles des arbres de 200 à 300 ans… Un voyage dans deux cents d’histoire où les forestiers façonnent ces chênes qui deviendront des tonneaux pour le vin et qui sont reconnus pour leurs belles qualités et où chaque acte est en réalité la continuité de ce qu’a fait le forestier précédent.

Un voyage comme une belle découverte d’une forêt unique donc pour les étudiants et au-delà, surtout, une occasion de mettre des images sur de nombreux termes techniques, sur des problématiques forestières comme la question du chêne rouge d’Amérique, mais surtout sur les cours de sylviculture et d’aménagement qui vont leurs apprendre, à eux aussi, à s’inscrire dans cette histoire des forêts, et cela avec toute l’humilité nécessaire.