Avec les changements climatiques, les forêts subissent de gros changements et les sécheresses ou même stress hydriques répétés conduisent à de multiples dépérissements et à envisager par endroit de changer la composition en essence de la forêt.
Il faut aller replanter et en votant un plan de relance finançant la plantation de 50millions d’arbres, l’Etat vient soutenir cette transition.
Celle-ci doit notamment permettre de remplacer ces essences que l’on avait introduites en plaine comme l’épicéa ou les essences qui vont beaucoup souffrir avec la hausse des températures comme le hêtre. Et face à cela, le chêne sessile apparaît comme une solution pérenne et locale, même si certaines provenances devront sans doute être plantées plus au nord pour résister, comme cela est testé actuellement au travers du projet Giono.
Avant de planter toutefois, il faut récolter des graines, les trier, vérifier leur qualité, les stocker avant de les fournir aux pépiniéristes qui feront naître les futurs plants forestiers qui regarniront les forêts. Et en France, tout cela est très encadré, avec une réglementation sur les matériels forestiers de reproduction très stricte.
Ainsi, pour le chêne, les glands ne se ramassent pas n’importe où mais sur des peuplements classés, identifiés pour leur qualité génétique et la pureté de l’espèce. C’est pourquoi les étudiants, s’inscrivant dans l’histoire d’une récolte et dans cette histoire qui touche la forêt française, se sont rendus en forêt domaniale de Seillon pour participer au ramassage des glands.
Encadrés par l’ONF et avant un départ pour la sécherie de La Joux, les étudiants ont ainsi, durant une journée, cherchés, ramassés, triés les glands, dans une période favorable finalement très courte située entre la chute de l’arbre de ces glands et le maintien des feuilles encore sur l’arbre (qui ne recouvrent de fait pas tout).
Une belle journée sous le soleil et au-delà de la récolte, une journée qui a permis de parler de la récolte des graines en forêt, de ces programmes de replantations et de l’intérêt du chêne sessile face au changement climatique, de voir juste à côté une plantation à objectif de diversification avec de l’orme, du cormier… ou encore d’aller observer de magnifiques grumes de chêne en attente de ventes et dont les prix devraient atteindre plusieurs centaines d’euros par m3.
Merci à David Pivot et à Fabien Benacchio pour l’accueil, l’encadrement, et la présentation de la forêt et au plaisir une nouvelle fois, de revenir dans cette magnifique forêt de Seillon, qui, en étant la plus grande forêt de chêne de l’ancienne région Rhône-Alpes, reste un incontournable de la formation du BTSA GF.
Par Sylvestre Vernier – Co-responsable du BTSA Gestion Forestière, temps plein