Salut à vous,
Alors pour le coup, chose peu surprenante, je suis passé par le BTS Gestion Forestière ! (promotion 44) : 2 ans de découverte d’un monde inconnu, totalement inconnu.
Avant, une forêt, c’était une forêt. Après et à partir de là, une forêt, ce fut un monde extraordinaire dans toutes ses dimensions : risques naturels, puit de carbone, écosystème, lieu de vie et de flânerie, matériaux renouvelables…
A la suite de ces deux ans, j’ai embrayé sur le BTS Gestion et Protection de la Nature. Ce qui était l’objectif de ma venue au Lycée Agricole de Poisy, car il est possible d’y réaliser ce deuxième BTS en 1 an à la suite d’un autre BTS.
J’ai validé en même temps que ce deuxième BTS, une licence de Géographie réalisée en partenariat avec l’Université Jean Moulin de Lyon. Cette année d’étude m’a permis d’obtenir une vision « environnementaliste » des divers espaces « naturels ». Mais aussi de mettre un pied dans cette discipline qu’est la Géographie.
Un pied qui emmena le deuxième en master à l’Université du Mirail à Toulouse. Un master de « Géographie de l’Environnement et des Paysages », le seul qui m’a attiré par son aspect « non-urbanistique » ou «non-aménageur » !
J’ai pu prendre de la hauteur et adopter d’autres clefs de lectures : systémiques et sociales ! J’ai approfondi mon attrait autour de l’Arbre, ainsi que du monde paysan et rural, tout en effectuant des stages professionnels dans des structures comme le Centre d’Initiative pour La Valorisation de l’Agriculture et du Milieu rural de la Drôme ou la Chambre d’Agriculture de la Sarthe. L’un autour de l’accueil pédagogique à la ferme et la mise en réseau des paysans, l’autre sur l’étude d’un bocage ancien et dégradé au nord de la Sarthe.
Ce parcours universitaire fût très formateur, car en plus des apports méthodologiques apportés par la formation, c’est tout le « temps libre » d’à coté qui est d’une richesse insondable si on a la curiosité de s’y intéresser…
Cela permet de creuser, se documenter, se forger un avis et un regard, mais aussi de rentrer dans des dynamiques collectives et culturelles (le gros point fort de la fac !).
Une fois le master validé la structure de mon stage de fin d’étude m’a proposé un CDD de quelques mois pour reprendre la main sur une mission traitant le stockage carbone dans les systèmes bocagers ainsi que poursuivre mon stage dans un volet d’accompagnement et de conseil auprès d’agriculteurs/trices ou communes voulant réaliser une gestion dynamique et durable de leur trame bocagère.
Autant vous dire que les deux BTS que j’ai passés à Poisy m’ont énormément apporté pour réaliser ces missions !
Au moins pour l’intégration puisque j’ai travaillé avec un « vieux sage » passé par Poisy (la 9ème promotion il me semble), le monde est petit.
Mes connaissances forestières m’ont aidé pour le volet botanique, autoécologie des essences, pédologie, dendrométrie mais aussi sur l’aspect « Gestion » de la trame arborée et réalisation de documents de gestions ! Les haies sont des linéaires et la gestion en est plus difficile qu’en forêt, mais cela n’empêche pas d’adopter une vision durable et dynamique des opérations à effectuer.
Le quotidien de ce métier oscillait entre terrain et bureau. Entre tâche administrative, rédactionnelle et rencontres/relationnels, relevés de terrain. Ce fût très enrichissant et variés !
Travailler au service de l’arbre sous toutes ces formes dans les paysages agraires et ruraux est un vrai défi. Pour beaucoup l’arbre est dans la forêt et le forestier avec, et l’arbre disparait des consciences quand il occupe un autre espace que la forêt.
Alors que si : le forestier doit sortir de la forêt et les acteurs agricoles doivent s’intéresser aux arbres et renouer avec un passé fait de coopération entre paysans et arbres. Un énorme travail de formation, de sensibilisation, d’éducation ainsi que de reprise en main des savoir-faire est à faire, et est même primordial tant l’arbre « hors-forêt » se porte mal. Quand on sait ce que peut apporter l’Arbre pour les sols, l’eau, les paysages, la fertilité, le climat…
Je souhaite à tout un chacun de lire et découvrir les arbres au côté des Hallé, Zürcher, Sirven, Drénou ou autre Wohlleben… Pour ne citer qu’eux.
Que ce soit au cours de mes années universitaires ou durant mon contrat en Chambre, l’apport des formations reçues à Poisy se résume en deux couples de mots : assises technique et ouvertures d’esprit.
J’ai l’impression que l’on n’a pas été formaté et que l’on a tenté avec chacun d’entre nous, avec plus ou moins de réussite, de nous pousser à être curieux.
C’est cette curiosité qui doit pousser dans la vie de tous les jours et pas seulement dans le cadre de ce qu’on appelle maintenant « le projet professionnel ».
Si je dois donner un conseil aux jeunes étudiants c’est de toujours avoir l’esprit ouvert et convivial. De ne rien lâcher et surtout de se poser continuellement des questions, de faire preuve de réflexion, de ne pas hésiter à faire le « pas de côté ». Bien entendu, je ne peux que les encourager de profiter à fond des temps « libres » pour s’éveiller : voyager, aider, jouer, s’investir dans des réseaux de solidarités, expérimenter ! Que ce soit dans des assos, collectifs plus ou moins formels ou juste la bande de compagnons et compagnonnes !
Pour ma part durant mes études à Toulouse j’ai pu participer à la mise en place d’un jardin partagé en centre-ville sur un terrain en friche, ou encore organiser avec des camarades un évènement socio-culturel d’ampleur sur le campus de la fac. Et c’est cela qui apporte humainement le plus de richesses.
Bien à vous, Amitiés fraternelles