Léa Bertolini ancienne étudiante de l’ISETA en BTSA ACSE est enseignante et éleveuse de chèvre dans le sud de la Drôme depuis quelques années.
Elle enseigne la zootechnie à la Maison Familiale et Rurale (MFR) de Richerenches (84). Elle a développé en parallèle une activité agricole originale autour de l’élevage caprin, sur une surface de parcours d’environ 50 ha sur la commune de Saint Restitut (26).
Comment en êtes-vous venu à intégrer le BTS ACSE de l’ISETA ?
« J’ai préparé et réussi un bac ES dans un Lycée du sud de la Drôme à Pierrelatte avant de poursuivre mes études en BTS agricole. En effet, j’ai souhaité faire un bac général en amont afin d’obtenir un diplôme qui me permettrait plus facilement d’avoir diverses possibilités de poursuite d’étude. Conduire et gérer une exploitation d’élevage me motivait dès la fin de la classe de troisième mais restait un projet un peu aléatoire. En effet, je n’avais pas la certitude de pouvoir reprendre facilement une exploitation d’élevage, puisque mes parents ne travaillent pas dans ce domaine.
Après le bac, j’ai choisi de poursuivre des études en BTS ACSE car cette formation était, par son contenu, la plus adaptée à mon projet éventuel de reprise ou création d’exploitation d’élevage. Cette formation permettait aussi un travail salarié dans le conseil auprès d’agriculteurs et/ou la poursuite d’étude.
J’ai choisi d’intégrer la formation BTSA ACSE à l’ISETA car les modules techniques proposés portaient principalement sur l’élevage et notamment sur les caprins.»
Quel a été votre parcours scolaire et professionnel après le BTS ACSE ?
« Pendant mes deux années en BTS ACSE, j’ai donc acquis de bonnes compétences sur les techniques d’élevage et en gestion de l’entreprise. Mais j’ai pu aussi prendre conscience que j’avais envie de transmettre les savoirs et les savoir-faire en matière d’élevage à des jeunes.
J’ai donc souhaité poursuivre par une Licence Professionnelle en alternance « Formateur en Milieu Professionnel » proposée par l’université de Bourgogne à Dijon. Pendant cette année de licence en alternance, j’exerçais le métier de formateur en zootechnie en contrat de professionnalisation à la MFR de Richerenches dans le Vaucluse (enclave de Valréas).
À l’issue de cette formation, durant l’été 2015, j’ai été embauchée à temps plein en CDI à la MFR de Richerenches comme formatrice en zootechnie.
J’enseigne toujours aujourd’hui dans cet établissement mais seulement à temps partiel.
En effet, j’ai réussi progressivement à mettre en place une activité d’élevage caprin avec une trentaine de chèvres du Rove et de chèvres de Savoie. Cela représente sur une partie non négligeable de mon temps de travail actuel.
Le produit principal de mon élevage est la viande issue de l’élevage des cabris et des chèvres de réforme. Elle est transformée à façon par une entreprise locale en différentes terrines que je commercialise en vente directe à la ferme et sur des marchés locaux.
Je trais certaines chèvres pendant les vacances scolaires d’été et j’apporte le lait à une savonnerie qui fabrique du savon au lait de chèvre. Je le commercialise de la même manière que les terrines.
En dehors des frais de transformation à façon, j’ai peu de charges. En effet, mes animaux sont une grande partie de l’année à la pâture sur environ 50 ha de parcours en location dans un coteau avec une végétation arbustive (typique de la Drôme provençale).
J’ai le statut d’agricultrice à titre secondaire car cette activité ne me permet pas de tirer aujourd’hui un revenu suffisant pour abandonner mon métier de formatrice. Mes deux activités sont cependant complémentaires sur le plan de l’organisation du travail et du revenu.
En définitive, qu’est-ce que vos deux années en BTS ACSE à l’ISETA vous ont apportée ?
« Ces deux années m’ont apportée une confirmation : celle de ma passion pour l’élevage en général et des caprins en particulier. Et une découverte : celle de mon goût pour la transmission des savoirs et savoirs faire en matière d’élevage. Elles m’ont donné aussi des compétences à la fois approfondies et suffisamment larges pour me permettre d’exercer au quotidien mes deux métiers.
J’apprécie notamment d’avoir acquis des compétences de gestion d’entreprise et plus particulièrement dans la différenciation et la commercialisation des produits. Celles-ci m’ont été précieuses pour concevoir mon projet d’entreprise. »