La science forestière, c’est l’art de gérer la lumière et l’ombre dans un peuplement forestier. Le but est de garantir que la lumière permette la croissance des plus belles tiges, celles qui assureront la production de bois de valeur, mais aussi et à l’inverse, qu’on laisse de l’ombre pour préserver l’élagage, la fraîcheur et le microclimat forestier. Une bonne gestion sylvicole doit donc permettre de favoriser l’apparition de la régénération.
Mais devenir sculpteur d’ombre et de lumière, cela s’apprend, se réfléchit dans chaque peuplement, sur chaque groupe d’arbre, en fonction des essences, des rôles joués par chaque arbre, de la dynamique naturelle. La gestion forestière se fait alors un art qui s’appuie sur des sciences.
Afin d’appréhender tout cela, les étudiants de BTSA Gestion Forestière deuxième année ont pu, durant deux jours, travailler sur cette sylviculture mélangée à couvert continu, grâce à la présence de Benoît Meheux de l’association Pro Silva.
Au programme et dans la forêt communale de Chilly, (merci à Christophe Ponçon de l’ONF pour nous avoir autorisé cet exercice) :
- un inventaire de la parcelle et une comparaison avec l’inventaire de 2015, pour faire le point sur l’état de la forêt et son évolution naturelle sur neuf ans : connaître le point de départ et l’évolution du peuplement.
- Ensuite, le travail a porté sur l’élaboration des consignes de martelage pour doser la lumière, assurer une véritable gestion durable et une multifonctionnalité de la sylve, favoriser le mélange d’essences, préserver des arbres porteurs de dendromicrohabitats… Faire en sorte que la gestion forestière ne baisse pas la valeur de la forêt en prélevant des arbres mais au contraire, améliore cette valeur en favorisant la croissance des tiges de qualité.
Suite à un marquage fictif des arbres à abattre par les étudiants, nous avons enfin pu discuter, zone par zone, des arguments qui justifient un prélèvement ou un autre. Le martelage doit pouvoir se justifier et répondre à une logique cohérente pour éviter de grandes erreurs qui pourraient ruiner la forêt, déprécier la qualité des bois ou engendrer des coûts de travaux importants. Enfin, en rentrant les données du martelage, nous avons pu discuter rotation des coupes, intensité de prélèvement, exploitation face à une problématique de tassement des sols…
Bref, deux journées très complètes qui nous ont permis d’échanger, de débattre et de profiter des grandes connaissances sylvicoles de Benoît. Merci à lui et merci à Pro Silva d’avoir initié ce cycle de formation au profit des futurs forestiers.
Sylvestre Vernier – Co-responsable du BTSA Gestion Forestière, temps plein